Tentative de décryptage des structures fluctuantes et dynamiques des horizons de l’au-delà.
Peintures acryliques.

Des premiers pas de l’humanité jusqu’à notre présent, l’homme n’a pas cessé de nier une possible survie ou d’y croire. Quelles que fussent les formes empruntées par ses croyances et sa foi, jusqu’à la simplification en un seul créateur, le problème reste posé.

Mes premières toiles traitaient de mondes parallèles à notre existence. J’illustrais la résurrection, le purgatoire, les élus et les damnés. Le salut des âmes n’y était pas assuré. L’apocalypse et la damnation se glissaient dans chaque angle de mes tableaux. Vision pessimiste et doute permanent les inondaient.

En 2007, je retournais à la peinture, délaissée depuis plusieurs années. Il m’avait paru intéressant de revisiter le thème de l’au-delà en l’abordant sous un angle différent.

L’artiste voit ce qui n’existe déjà plus ou ce qui n’a pas encore existé dans la réalité a souligné Ilya Ehrenbourg, écrivain russe. Maquilleur habile de la vérité, il invente, selon moi, d’autres projections, gommant l’aspect rugueux de notre condition humaine et son transfert dans d’hypothétiques jardins d’Éden.

Lors de la réalisation de cette nouvelle période, je faisais table rase de mes vieux démons à l’odeur de souffre, rangés dans l’armoire des souvenirs. Ne souhaitant pas noyer d’angoisse mes représentations (contrairement à celles exécutées dans ma jeunesse), j’optais pour un choix plus serein, sans exclu ni élu. Ce havre de paix était accessible à tous. Les voyageurs en transit laissaient leurs métaux aux portes du ciel.

Cependant, des luttes persistaient entre ces différents atomes de sensibilité. Leur mutation conservait le souvenir de confrontations du monde terrestre. L’architecture de ces œuvres prenait l’apparence de labyrinthes curvilignes à plusieurs étages. Ces derniers permettaient aux âmes d’accéder progressivement, par des décantations successives, au sommet de la pyramide ou région suprême. Là, dans des séjours d’immortalité, les vies terrestres se transformaient en spiritualité.

Je disposais sur mes toiles des surfaces à base de courbes qui flottaient dans l’espace. Couleurs et directions chargeaient de dynamisme ces formes fluctuantes. Elles suggéraient les passages successifs d’un état de pesanteur à des degrés de métempsychose spirituelle. Ces outres concentrées de vies en état d’hibernation se déplaçaient vers la lumière. Elles traversaient des cieux multiples et hiérarchisés. Tout tendait vers l’ascension de montagnes apaisantes au printemps et dont la clarté était omniprésente. Dans cette vision des bienheureux devenus anges, croire n’était plus synonyme de crainte.